Sans violence, ni attaque, encore moins animosité, Edwige Diéty a fait une bonne participation électorale. Pour une première expérience, la candidate indépendante a fait bonne figure. Représentant dignement la femme ivoirienne, d’un point de vue général, du District des montagnes et celle de la région du Tonkpi, en particulier, Edwige Diéty a posé un pas rassurant.
Les femmes de Côte d’Ivoire et tous ceux qui s’intéressent au droit et à la promotion de la femme, avec la participation de la candidate Edwige Diéty, à l’élection du président du Conseil régional du Tonkpi, peuvent s’estimer heureux d’avoir eu une bonne représentante. En tout cas, la présidente de la Fondation Ked a fait bonne impression. Réalisant un bon parcours soldé par un score honorable et enviable qui peut faire pâlir d’envie, toute la cohorte de candidats malheureux hommes à l’élection municipale de la commune de Man, où certains sont sortis avec moins de 5% des voix.
Loin d’avoir été ridicule, avec 47 478 voix, soit 35,06%, Edwige Diéty a tenu la dragée haute aux hommes, faisant ainsi honneur aux femmes qui peuvent en être fières, vu qu’elle incarne désormais, l’espoir d’une présence féminine de qualité dans les instances de décision du District Autonome des Montagnes et de la Côte d’Ivoire. Mieux, par sa participation courageuse, avec une campagne dynamique à l’élection du Conseil régional du Tonkpi et sa proximité avec les populations et les électeurs de la région, la native du canton Kalé dans le département de Danané, montre à souhait, que la femme ivoirienne prend à cœur, la question de sa participation dans la vie publique et politique du pays.
Avec une faible participation dans les sphères de décision, souvent décriée par les experts en genre et que les gouvernants tentent d’améliorer, les femmes éprouvent d’énormes difficultés à se présenter aux élections. Edwige Diéty que l’on nomme « la mère Theresa ou la Dominique Ouattara » du Tonkpi, à l’instar des autres candidates du district et de la Côte d’Ivoire, semble avoir vaincu ce que l’on peut qualifier de signe indien, en se portant candidate contre vents et marées. Et cela, au risque de sa notoriété et de son existence en tant que femme présidente d’une organisation caritative.
Après avoir mené une campagne sobre et civilisée loin des écarts de langage et surtout avec un verbe haut, tout en respectant ses adversaires et l’électorat, elle s’est soumise au vote des électeurs qui l’ont créditée d’un score non négligeable et surtout encourageant de 35, 06% des suffrages exprimés, selon la CEI. Ce qui augure d’un avenir prometteur, eu égard à son parcours, si elle reste, bien entendu, sur sa lancée et toujours proche des populations, comme elle sait le faire.
Tokoré Gervais Olivier
Spécialiste en genre et élection de la CEDEAO