La lutte contre les mutilations génitales s’intensifie dans le District Autonome des Montagnes depuis que les femmes ont décidé des prendre le phénomène à bras-le-corps, afin de le faire disparaître totalement. Quoi de plus normal, vu qu’elles sont les principales concernées, que ce soit dans sa manifestation que dans son fonctionnement. En effet, ce sont les femmes elles-mêmes qui sont les actrices de ce fléau. Elles sont celles qui le pratiquent et aussi celles sur qui cette misère physique s’exerce. Bourreaux et victimes, elles sont liées à l’existence et l’évolution de ce phénomène. Conscientes d’une telle situation, elles se mobilisent pour sa cessation dans le District des Montagnes. Les associations sont en première ligne du combat. Ainsi, il est souvent récurrent de rencontrer des organisations de femmes et de nombreuses ONG qui font de la sensibilisation. Il y a également les actions répétées comme celle de la structure GFM3 ou Femme du troisième millénaire, avec sa PCA, madame Honorine Véhi qui s’investie pour le bien-être des populations, notamment la gente féminine.

Le CECAREF, situé à Logoualé, est une structure de référence en matière de lutte contre les MGF. Selon l’UNICEF, 200 millions de femmes sont concernées par ce phénomène, chaque minute, six petites filles sont excisées. Selon les estimations de l’OMS, entre 130 et 140 millions de femmes ont subi une forme quelconque de mutilation génitale. La Côte d’Ivoire est un des pays d’Afrique les plus touchés par la pratique de l’excision et on estime à 36%, le nombre de femmes excisées dans le pays. Dans le District, le phénomène demeure alarmant, car 61% des femmes sont victimes de l’excision. Ce qui a poussé le Ministre, Gouverneur du District Autonome des Montagnes, a lancé cet appel : « J’en appelle au sens de responsabilité des chefs traditionnels, des chefs de communautés, des chefs religieux pour qu’ils s’engagent résolument auprès de nos populations dont ils ont la charge, dans la mise en œuvre du processus de transformation des normes sociales, pour mettre fin à la pratique de l’excision dans notre district et dans notre région », les a-t-il invités. Rappelons que la loi n° 98-757 du 23 décembre 1998 définit les MGF, les interdit, et prévoit des peines en cas de violation. Cette loi est incorporée dans le code pénal ivoirien. Au Kenya, précisément dans la capitale Nairobi, lors de la conférence internationale sur la population et le développement qui s’est tenue en 2019, la Côte d’Ivoire s’est engagée à réduire les mutilations génitales féminines de 36,7% à 15% d’ici à 2030. Oulai de St. Exupéry

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