La crise entre l’Ukraine et la Russie, qui se déroule à mille lieues de la Côte d’Ivoire et du continent Africain, a des répercussions qui prouvent que le pays doit s’affranchir.
Les pesanteurs extérieures sont tellement fortes qu’elles ont fini par montrer que notre pays est trop dépendant en matière de bien de produit de consommation, notamment le blé. Cette crise militaro-politique qui se joue en Occident impact durablement notre économie. De sorte qu’elle a fait peser la menace d’une crise alimentaire chez nous. Une situation invraisemblable vue que la Côte d’Ivoire dispose de potentialité dans le domaine agricole, à même de mettre les populations à l’abri du besoin en ce qui concerne les préoccupations nutritionnelles. Il est maintenant temps de s’affranchir de ce qui paraît un gros handicap en faisant la promotion d’une production intensive locale et d’une consommation tout aussi locale.
C’est ce que fait le gouvernement Ivoirien dans la lutte acharnée qu’il mène contre la vie chère. Au quotidien, nos gouvernants s’emploient à trouver des solutions pour rendre moins pénible la vie de leur concitoyen. Cela passe souvent par des mesures de subventions ou l’abandon de droits ou taxes qui doivent être perçues sur certains produits de grandes consommations.
Il n’est pas envisageable de demander aux décideurs Ivoiriens d’abandonner les échanges commerciaux avec d’autres pays notamment les Européens. Cependant, promouvoir la production locale en demandant aux Ivoiriens de consommer des produits locaux pourrait être une solution. En effet, dans la crise du blé de l’Ukraine, la Côte d’Ivoire a connu une augmentation de la baguette de pain qui est passé de 150 FCFA à 200 FCFA.
Bien que des mesures aient été prises pour freiner l’inflation dans certains domaines, il n’en demeure pas moins que la dépendance à l’égard du blé ukrainien est éloquente. Il serait donc bon de repenser la panification par l’introduction d’autres produits tels que la farine de manioc. De nombreux spécialistes le préconisent parmi lesquels, M. Barry Youssouf, le président de la Fédération des coordinations professionnelles de boulangeries et pâtisseries de Côte d’Ivoire (FECOBP-CI). Selon ce professionnel de la boulangerie, la farine de manioc est une alternative assez profitable pour les boulangers et pour les consommateurs. Pour lui, « cette solution est une nécessité absolue qu’il convient de vulgariser en vue de réduire l’impact de la crise russo-ukrainienne sur les habitudes alimentaires des populations ivoiriennes, sur leurs portefeuilles et surtout de résoudre durablement la question d’autosuffisance en farine », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la disponibilité de la matière première, il faut donc encourager les initiatives de production pour éviter les pénuries et surtout, installer des unités de production à grande échelle dans les régions productrices. Une action entreprise récemment par Dr Albert Flindé, Ministre, Gouverneur du District Autonome des montagnes, en remettant au gout du jour un projet de la FENACOVICI qui consiste à réaliser deux unités de transformation du manioc dans le District Autonome des Montagnes.
Tokoré De Grand Zia