Depuis sa disparition, le 14 mars 2022 au CHR de Man, ses admirateurs, qui se retrouvent un peu partout dans le monde, ne tarissent pas d’éloges à son égard. Il est couvert de qualificatifs des plus élogieux pour rendre hommage à cet immense et talentueux artiste traditionnel Wê. OULAÏ KAYOR, c’est de lui qu’il s’agit, aura marqué de sa voix et de ses envoutantes mélodies la musique traditionnelle du terroir dans le District Autonome des Montagnes.
Kouan René alias Oulaï kayor, originaire de Tiessan, village situé dans la région du Guémon et plus précisément à 5 km de Facobly, son chef-lieu de département et de commune, d’où son nom “De Tiessan”, est dit-on, venu à la chanson dans les années 1990. Spécialiste de l’art oratoire, Kayor était adulé et très sollicité pour animer toutes sortes de cérémonies joyeuses comme malheureuses.
La raison, c’est que ce virtuose de l’art oratoire avait de la suite dans la chanson et maitrisait sa langue à la perfection de sorte qu’il la contait, la rappait, et la chantait agréablement bien. Si bien même qu’il était, en la matière, l’artiste le plus aimé.
Dans nos recherches pour rendre compte de son vécu et de son talent, nous avons recueilli le témoignage, à Facobly, d’une dame qui dit résider à Bangolo. Parlant de Kayor, voilà ce qu’elle nous confie : “son verbe touchait et pouvait soigner toutes les douleurs”, a-t-elle dit. Montrant ainsi toute la grandeur de cet artiste locale qui aura impacté, par son verbe mis en musique et ses textes aussi instructifs que moralisateur toute la population du Guémon et même d’ailleurs. Une autre dame ne dit pas le contraire quand elle parle avec envie de son artiste adoré : ” Il ne faisait pas seulement qu’apaiser les cœurs, il dénonçait aussi les mots de la société”, renchérit-elle.
C’est ce virtuose de la musique traditionnelle Wê, que ses fans appelaient sous diverses dénominations que sont : “le hibou “, le “gladion”, ” le Kibakinko”…à cause de l’immensité de son talent, qui a fermé son micro définitivement le lundi 14 mars 2022 au centre hospitalier régional de la ville de Man où il avait été préalablement admis pour un mal qui a eu raison de sa témérité et de sa résilience. Avec ce départ qui laisse la population de Tiessan dans l’amertume et tous les mélomanes, ceux qui sont friands de bonnes musiques traditionnelles, dans la tristesse, c’est une bibliothèque qui a brûlé et qui brulera encore longtemps lorsqu’on se souviendra de sa voix grave entrain d’entonner sa célèbre chanson dénommée “Papa Diallo” dans laquelle il fait montre de toute sa dimension de la classe des grands chansonniers Wê.