Comme son ombre, il succédait au chantre de la paix, dont il a aussi hérité de son amour pour la Paix et… de son pouvoir. Le sage de Yamoussoukro, Houphouët Boigny, est le Père de la Nation et son dauphin, Henri Konan Bédié, le sphinx de Daoukro, est incontestablement, le « petit père » de la Nation. Notre « père », après notre « père ». D’ailleurs, c’est à lui que le Président Houphouët a confié la protection de son prix qui récompense les meilleurs acteurs mondiaux de la paix.
Nous l’avons connu comme Président, de l’Assemblée Nationale d’abord et de la République ensuite. Nous l’avons vu réussir la transition, de la passation du pouvoir, du vieux, l’ancien, à notre vieux, le nouveau. Notre Bédié, celui sur qui nous avons déversé, par héritage, notre révolution d’adolescents qui croyaient changer notre situation et celle du pays, à coup de cris et de jets de pierres. Avec lui, nous avons traversé le temps, oubliant même que le temps, de même que pour tous les humains, le rongeait, le vieillissait. Sans doute qu’inconsciemment, nous, à qui on a fait croire que le Président Houphouët Boigny était immortel, même après avoir reçu le coup de massue, en 1993, de sa mortalité, croyions que sa doublure, n’allait pas souffler son dernier souffle. D’où notre incrédule surprise lorsqu’on nous annonce que notre « père » Bédié est mort comme est mort Ernesto Djédjé qui nous a bercés avec sa chanson au titre évocateur : « Konan Bédié ô Bédié ». L’immortel Ernesto Djédjé d’après la formule qui enseigne que : « les grands artistes ne meurent jamais », a rendu immortel, il y a bien longtemps, notre « petit père » de la Nation Henri Konan Bédié, homme de paix.
Grand Zia De Kiélé