En langue locale, il s’agit de « Doêkpé », ce qui signifie littéralement « le dos de l'éléphant ». Modifié sous la colonisation par Duekoué, c’est une agglomération de type baroque, riche culturellement et économiquement qui s’est modernisé au fil des années.
Situé à l'extrême ouest de la Côte d’Ivoire, précisément à 600 km d’Abidjan, capitale économique du pays et à 200 km de Yamoussoukro, la capitale politique, Duékoué est la capitale de la région du Guémon. Ville d'origine du peuple Wê, issu du groupe ethnique Krou qui lui s'étend juste derrière la rive du Cavally, vers le Libéria voisin.
La ville est la porte d'entrée du grand ouest ivoirien et un carrefour reliant le Nord du pays par la voie de Man, le Libéria par celle de Guiglo, le centre-ouest par Daloa et le Centre par celle menant à Kouibly.
Ville cosmopolite du fait de la fertilité de sa terre et l'irrigation de son sol qui attire à ce jour, les peuples venus de partout, Duékoué est une zone forestière.
Selon une légende, Duékoué serait habité à l’origine par le peuple Niamboua de Zoukougbeu et de Guezabo. A la suite d’une guerre entre ce peuple et leur cousins Wê, ils ont été chassés juste derrière le fleuve Sassandra qui est la frontière naturelle entre ces deux peuples et également entre la région du Guémon dans le District Autonome des Montagnes et la région du Haut-Sassandra dans le District Autonome des montagnes.
L’histoire raconte qu’un guerrier Wê fut cocufié par un chansonnier Niamboua. Ce qui a fait naître un conflit. Les Wê exacerbés par les Niamboua, leur ont livrés une guerre jusqu'à Tien-ou-la qui signifie en langue locale : « ma colère s'arrête ici », dénomination du dernier village de Duékoué juste avant le fleuve Sassandra.
Redoutables guerriers et habitués à faire face aux conflits, le peuple Wê de Duékoué, a livré une guerre farouche contre Samory Touré, le célèbre combattant à la pénétration coloniale en Afrique subsaharienne.
C’est à Duékoué que cet intrépide résistant à la colonisation mena sa dernière bataille après la conquête de Biankouma, Man, Danané et Sipilou, dans le pays Dan où il a réussi à installer l’Islam.
Samory fut repoussé à Duékoué sous les montagnes aux encablures de Guitrozon qui signifie en langue locale : « sous la montagne de la panthère ». Il fut capturé pendant sa fuite, juste à côté de Guélémou, non loin de la ville de Man dans la région du Tonkpi et transporté au quartier général des colons Français situé à Kouibly qui veut dire : « chez le blanc ».
Aujourd’hui, Duékoué est une ville qui allie ancienneté et modernité, des caractéristiques physiques qui font son charme et qui ne demande qu’à se faire découvrir.
Sadia Guéla Diomandé
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