Avec une encourageante présence qui avoisine les 30% requis par la législation, dans l’ensemble, la participation électorale des femmes à l’élection municipale dans le District Autonome des Montagnes a connu diverses fortunes.
Il faut souligner surtout que le résultat n’est pas à la hauteur de ce que l’on espérait, vu que les femmes maires dans le District Autonome des Montagnes ne sont que deux. Dans les 17 communes, nous n’enregistrons que deux maires dont une à Duékoué, Flanizara Touré dans le Guémon et l’autre, Ouehi Feh Biayo Gisele épouse Koffi à Logoualé, dans la région du Tonkpi. Disons que les deux candidates élues maires sont indépendantes. Est-ce que ce résultat ne traduit pas l’échec des partis politiques ? Mieux, le parti politique n’est-il pas un frein à la promotion et au développement du leadership politique féminin ? Des questions qu’il convient de se poser, vu le faible taux de présentation des candidates têtes de liste femme.
Nonobstant ce fait, il faut apprécier ce résultat qui est bon à prendre, puisque le district des montagnes ne comptait qu’une seule femme maire, en la personne de Jeannette Badouel qui, dans un excellent esprit, a reconnu sa défaite dès les premiers résultats connus. C’est aussi une belle qualité des femmes que d’être de bonnes perdantes.
L’on nourrissait beaucoup d’espoir de voir d’autres femmes maires afin de relever le niveau de responsabilité des femmes dans les instances de décision. Malgré la déception, l’espoir est permis, puisque les deux élues femmes promettent de travailler pour le bien-être des populations afin de représenter dignement toutes les femmes du District Autonome des Montagnes. Et ainsi, faire la promotion des femmes pour qu’aux prochaines échéances électorales, d’autres réussissent à se faire élire.
Il faut relever que ce sont au total, plus de 1181 femmes qui se sont portées candidates sur les 185 listes de candidatures pour les 17 communes que compte le District Autonome des Montagnes durant les élections des conseillers municipaux en cette année 2023. Pour 682 postes de conseillers municipaux, 14 candidates têtes de listes femmes se sont jetées dans la bataille dont 5 issues des partis politiques avec 3 du PDCI, 1 du RHDP et 1 du FPI. 9 étaient sans étiquettes politiques.
Tout en appréciant la forte présence des femmes sur les listes électorales, il faut saluer leur prise de conscience. Elles ont besoin de s’affirmer davantage. Dans cette veine, il faut continuer de former et soutenir le leadership féminin pour une société équitable, à l’horizon 2030, comme le préconisent les Nations-Unies.
Tokoré Gervais Olivier
Spécialiste en genre et élection de la CEDEAO
