Venu de son Guiglo natal avec une danse très rythmée du terroir, appelé Lékiné,  Guéi Victor a su imposer son style musical tradi-moderne de sorte qu’il en est devenu le roi.

Dans les années 1980, le lékiné, un rythme musical et une danse originaire de l’Ouest de la Côte d’Ivoire était très en vogue à Abidjan et dans certaines capitales africaines et aussi dans l’hexagone où vit une forte communauté d’Ivoiriens originaire de l’ancien cercle de Man. Il ne se passait pas un jour sans que l’on entende cette chanson : « lékiné oh ! A pouê !, lékiné oh ! A pouê ! ».

L’auteur n’est autre que Guéi Victor. Artiste chanteur, compositeur, originaire de Guiglo  dans le District Autonome des Montagnes, il a, de 1975 à 1990, avec le « Zatchèda orchestra », son orchestre, animé des spectacles dans la bouillonnante commune de Yopougon notamment au Yaosséhi, au Baron-bar, au Mont-Zatro, au Bar Étoile et au Bar éclat, des célèbres clubs et bars dancing dont la notoriété avait dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire.

De sa voix rauque, ressemblant curieusement à celle de l’artiste américain de country musique, Don Williams, Guéi Victor a apporté au “lékiné” qu’il a sorti de l’extrême-ouest, une touche particulière, lui donnant toute sa modernité et son affectivité de la part des mélomanes Ivoiriens et Africain. Le “lékiné” de Guéi Victor se dansait et s’appréciait dans tous les milieux.

Illustre défenseur de la culture Wè, Guéi Victor, est un artiste aux immenses talents qui est également auteur de plusieurs albums qui ont contribué à placer la musique Ivoirienne à un niveau très enviable et a donné de la joie aux Ivoiriens et aux Africains.

Après plusieurs années de succès, et de loyaux services culturels rendus à sa patrie, le roi du Lékiné va se retirer de la scène musicale. Il va ainsi faire la place à une nouvelle génération d’artistes Wê qui n’ont pas pu perpétuer l’héritage de cet immense compositeur et talentueux artiste. C’est dans l’attente de voir se poursuivre son œuvre que Guéi Victor va quitter cette terre qu’il a servie des années durant par son talent d’artiste, le  12 juin 2006 au CHU de Treichville.

Quoi qu’il en soit, Guéi Victor laisse une énorme discographie à la culture Ivoirienne à travers ses célèbres et nombreuses compositions. En effet, les chansons de Guéi Victor continuent encore de nos jours, seize ans après sa disparition, de faire la joie et le bonheur des mélomanes Ivoiriens et même des plus jeunes. Il faut les voir se trémousser dans les maquis et les clubs d’Abidjan lorsque son titre fétiche est joué : « Lékiné ooh ! À pouêê ! Lékiné ooh ! À pouêê ! Apo lékiné ooh ! À pouêê ! Comme pour dire que l’artiste ne meure jamais !

GOT

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