Tic-tac ! Tic-tac ! Les minutes, les heures, les jours s’égrènent. On se rapproche allègrement vers le démarrage de la coupe du monde de football 2022, l’une des plus grandes compétitions sportives au monde. Pour un footballeur, remporter ce trophée équivaut au paroxysme de gloire. Pour cette édition, la compétition s’annonce des plus spéciales.
Une première en territoire arabe et en hiver
Dame coupe du monde 2022 se parera de son hijab devant ses 32 prétendants du 20 novembre au 18 décembre. En effet, pour une grande première, la compétition aura lieu en territoire arabe. Le Qatar, cet ancien protectorat britannique, devenu indépendant en 1971, a été désigné en 2010 par la Fifa pour abriter cette année la compétition. Le Qatar (28 fois moins grand que la Côte d’Ivoire) se situe dans le golfe persique (océan indien) et possède une seule frontière terrestre, celle avec l’Arabie Saoudite.
Le Qatar est réputé pour être un pays où les températures en été sont des plus chaudes. En moyenne entre 40 et 50 °C. De telles conditions seraient insoutenables pour les joueurs. Face à ce défi climatique, il a été décidé de tenir la compétition entre fin novembre et mi-décembre. A cette période, les températures se situent entre 10 et 20 °C. En plus de cela, sept des huit stades qui accueilleront les affiches de ce mondial ont été dotés de systèmes de climatisation.
Un calendrier démentiel pour les joueurs et sélectionneurs
Jouer en hiver une compétition mondiale de football, et non en été comme d’ordinaire, implique pour les championnats majeurs un break en plein milieu de saison. Dans la plupart de ces championnats le démarrage a, à cet effet, été avancé. En France, la Ligue a débuté à la mi-juillet au lieu du 7 août. Les joueurs dans le cadre de la préparation seront mis à la disposition des sélectionneurs le 14 novembre 2022, date fixée par la FIFA. Soit 6 jours avant le démarrage officiel de la compétition. Un délai assez court. En 2018 à titre comparatif, les derniers matchs de Première League s’étaient déroulés le 13 mai, la finale de la Ligue des Champions le 26 mai 2018 pour un début de la coupe du monde le 14 juin 2018. On a donc eu droit pour la majeure partie des joueurs à un mois entre repos et préparation. Gare aux blessés donc pour cette édition. Des joueurs comme N’Golo Kanté (France), Reece James (Angleterre), Wijnaldum (Hollande) sont d’ores et déjà forfaits. D’autres comme Ronald Araujo (Uruguay), Paulo Dy balla (Argentine) blessés ont engagés un contre la montre pour une possible participation.
Un passage de flambeau
Qatar 2022 sonnera un peu comme transition. Un peu comme la coupe du monde 1986, la dernière de la génération Platini, Zico, Rummenige. Et l’affirmation de talents comme Maradonna, Jean Pierre Papin, Igor Belanov (Futurs ballon d’or). Qatar 2022 sera, sans doute, la dernière pour deux monstres du football. Les meilleurs de l’histoire pour certains. Messi (35 ans), Cristiano Ronaldo (37 ans). À eux deux, 12 ballons cumulés et mieux des souvenirs, des sensations fortes à jamais gravés dans les mémoires des fans de foot. D’autres virtuoses comme Luka Modric (36 ans, Croatie, Ballon d’or 2018), Robert « Lewangoalski » (33 ans, Pologne), Daniel Alves (38 ans, Brésil, joueur le plus titré de l’histoire), Manuel Neuer (Allemagne, 36 ans) exécuteront au Qatar leur dernière danse en coupe du monde.
Une double célébration finale
La finale de la coupe du monde 2022 se tiendra le 18 décembre 2022. Elle dévoilera au Lusail Iconic Stadium, un joyau architectural 80 000 places, le vainqueur de la 21e édition de la coupe du monde. Ce sera un moment de célébration dans une des 32 nations en lice et au-delà. Une date qui coïncide avec la journée nationale du Qatar qui commémore l’unification du pays sous l’égide la famille Al-Thani. C’est un véritable moment de réjouissance célébré avec de nombreuses festivités notamment à Doha, principale ville du pays.
Une édition des plus critiquées
Atteintes aux droits de libertés, privation des libertés, impact environnemental considérable. Pour cette édition, de partout, les griefs à l’encontre du Qatar fusent. « Alors que le Qatar se prépare à accueillir la Coupe du monde, les forces de sécurité détiennent et abusent des personnes LGBT simplement pour ce qu'elles sont, apparemment convaincues que les abus des forces de sécurité ne seront ni signalés ni contrôlés », a déclaré Rasha Younes, chercheuse sur les droits des LGBT à Humann Right Watch.
Au Qatar, la législation est des plus rigoureuses en ce qui concerne l’adultère, l’homosexualité, les vêtements. « Il n'y aura certainement pas d'aventures d'un soir lors de ce tournoi. Il n'y aura pas de fête du tout, vraiment. Tout le monde doit garder la tête froide, sauf s'il veut risquer de se retrouver en prison… », a indiqué une source policière relayé par RMC sport.
Un autre fait majeur, c’est la mort de milliers d’ouvriers (6500) révélé par « the Guardian », célèbre média britannique, dans la construction des différentes infrastructures qui abriteront le mondial.
Des critiques face auxquelles l’émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a tenu à ne pas garder le silence. Dans une récente sortie, il a indiqué qu’il y voit « une campagne sans précédent » incluant « des affabulations ». Selon lui, ce mondial est l’occasion de montrer son pays en termes de force économique, institutionnelle, mais aussi en termes « d'identité civilisationnelle ».