Dr Albert Flindé, Ministre Gouverneur du district autonome des montagnes a été installé le samedi 4 décembre 2021, dans un stade Léon Robert de Man, bondé de monde. Une cérémonie en trois tableaux, grandiose et riche en symbole et en couleur qui a fait dire à certains : « une 19ème montagne vient de prendre pied dans le Tonkpi ».
La région compte en principe 18 montagnes. Cependant, compte tenu de la grandeur de l’évènement qui s’est déroulé à Man, le samedi 4 décembre 2021, au stade Léon Robert et surtout de la forte mobilisation, d’aucuns ont estimé que la personnalité, objet de cette immense réjouissance, constitue la 19ème montagne de la région.
Il y avait foule ! Comme le dirait l’autre. Les militants et populations du district autonome des montagnes se sont fortement mobilisés pour donner à la cérémonie d’installation du ministre gouverneur Albert Flindé, toute son immensité. Selon des observateurs rencontrés sur les lieux de la cérémonie, la forte mobilisation montre que le choix de Dr Albert Flindé, opéré par le chef de l’État, fait l’unanimité. C’est certainement la personnalité idoine vu la joie que procure son installation au niveau des populations. Elles n’ont pas voulu manquer ce rendez-vous du décollage de l’ouest montagneux qui a été l’objet d’incessantes violences ces vingt dernières années. En trois tableaux, voici le résumé de la cérémonie.
Dans le premier tableau, il est environ 9 h quand Dr Sérey Doh Célestin, président du comité d’organisation (PCO) de la cérémonie pointe dans un impressionnant cortège, son imposante stature sur le lieu de la manifestation. Techniciens et membres de l’organisation s’affairent à finir les détails des installations. Assez perspicace et avec autorité, « Adjaro », comme on aime l’appeler, donne les dernières consignes. « Rien ne doit être négligé » dit-il à ses collaborateurs. L’évènement est de taille. Le district des montagnes accueille des hôtes de marque. Des personnalités, membres du gouvernement de Côte d’Ivoire seront présentes dans quelques heures, alors, « il faut aller vite et bien », ordonne-t-il.
À cet instant, tout est mis en place. La foule, massée devant le stade, est autorisée à faire son entrée. En ce moment, les convois des populations commencent leurs incessants ballets. Les chefs traditionnels, en tenues d’apparat, tout majestueux, se suivent, dans une remarquable file indienne et une prestigieuse démarche, pour s’installer à leur place. Très vite, le dispositif d’installation est pris d’assaut par la foule qui ne cesse d’affluer. Pendant ce temps, les jeunes et groupes de soutien occupent les gradins du stade Léon Robert dont la belle pelouse devait se tordre de douleur, vu l’impressionnant défilé de monde qui se déhanchait sur elle. C’est dans cette cohue que le jeune talentueux maître de la première partie de la cérémonie, Charles Siaba, de sa voix grave et imposante, donne le coup d’envoi des festivités. La cérémonie d’installation peut débuter !
À évènements importants, faits et gestes tout aussi importants ! À l’évocation de leur nom, les artistes tradi-modernes occupent la scène. Le mercure monte chaque fois qu’un artiste se produit. Les femmes, artistes chanteuses sont adorables. Leurs danseuses sont admirables de talent. L’ambiance est belle, le spectacle est féérique. La foule est en extase. À cet instant, si nous étions à une partie de football, les commentateurs diraient que le match est plié. Ici, l’on dit simplement que partenaires et adversaire sont aux abois. Le pari de la fête populaire est réussi. 20.000 places assises, toutes occupées. Des malchanceux, arrivés en retard, cherchent des places. On les voit déambuler à gauche et à droite du stade, les âmes en peines, espérant avoir un endroit pour suivre la cérémonie. Les bouches sont B d’étonnement. Ce qui a fait dire à un spectateur dans la foule : « ceux qui ont pensé au boycott, se sont boycotté eux-mêmes et sont en ce moment entrain de maigrir de jalousie ».
Le maître de cérémonies est rejoint par des présentateurs traducteurs en langue Dan et Wê. Tout est parfait car la communion est totale. Dans cette belle ambiance, les trois maîtres de cérémonies annoncent, comme dans une trilogie, chacun dans sa langue de présentation, l’arrivée des officiels. Ils sont au nombre de six, superbement vêtus, pour la plupart, dans le pagne uniforme à l’effigie de celui que l’on surnomme « l’aigle des montagnes ». Ce sont : Kandia Camara, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, représentant le Premier Ministre Patrick Achi président de la cérémonie, Mariatou Koné, ministre de l’Education Nationale et de l’alphabétisation, représentant le Ministre d’État, Ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, parrain de la cérémonie, Adama Coulibaly, Ministre de l’Économie et des Finances, le Ministre Adama Bictogo, Vice-président de l’Assemblée Nationale, Raymonde Goudou Coffi, Ministre Gouverneur du District Autonome des Lacs et Aimée Zébéyou, Conseillère Spéciale du chef de l’État. Toute cette pléiade de personnalités est conduite par le général Vagondo Diomandé, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, coordonnateur du comité d’organisation.
Lorsque les invités de marque sont installés, c’est le deuxième tableau, peint par l’immense acteur et metteur en scène, Diallo Tikouai Vincent qui se met en place : L’entrée majestueuse et triomphale du Ministre Gouverneur Albert Flindé. Une magnifique scène dans laquelle, la 19ème montagne est transportée dans un véhicule décapotable accompagné de part et d’autre de très beaux chevaux montés par des magnifiques cavaliers. Une scène dans laquelle modernisme et tradition se côtoient pour donner à l’instant, une solennité parfaite. Le moment, assez saisissant, fait penser à l’arrivée de Sondiata Keita, sur le trône de l’empire du mali, après sa victoire sur Soumangourou Kanté roi des Soso en 1235 à la bataille de Kirina. Voilà pour la similitude avec l’histoire, sinon, la capture est magique, féérique !
Albert Flindé, tout sourire, salut, dans une parade, parents, confrères, collègues, amis et populations. Le maillage est parfaitement bien agencé. Chapeaux bas pour le comité d’organisation qui démontre sa parfaite maîtrise de ce grand évènement. À partir de ce moment, c’est le troisième tableau, celui des allocutions, qui s’ouvre.
Charles Siaba et ses Co présentateurs en langues locales s’éclipsent pour laisser place à la ravissante, charmante et talentueuse animatrice vedette de la télévision ivoirienne, Mariam Coulibaly, qui prend la maîtrise de la cérémonie. Elle invite tout de suite, le Patriarche Zingbé Robert à s’adresser aux mânes. Celui-ci, dans un silence assourdissant, assisté par deux congénères, s’exécute machinalement afin que les ancêtres s’invitent à cette cérémonie et lui donne tout son éclat. Par la suite, le pupitre décoré aux couleurs du drapeau national (orange-blanc-vert), accueille les orateurs. Tour à tour, vont se suivre le maire de Man, le PCO, le Secrétaire d’État, Dr Sérey Doh, le Ministre Gouverneur Dr Albert Flindé, le Président par intérim de l’Assemblée Nationale, Adama Bictogo, le Ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé et la Ministre Kandia Camara. Au chapitre des dons, ceux qui ont pris la parole sont : le Ministre Adama Coulibaly, la Ministre Mariatou Koné et la sublime Edwige Diéty, présidente fondatrice de la fondation KED.
Installé par la représentante du Premier ministre, la ministre d’État Kandia Camara, Dr Albert Flindé va formuler cette prière : « Je demande à Dieu de m’inspirer et de m’éclairer dans ma mission pour que mes actes et mes gestes soient taxés d’objectivité ». Par ces mots pleins de sagesse, d’humilités et surtout qui invitent au rassemblement, la 19ème montagne est assise pour que place soit faite au développement.
Tokoré De Grand Zia, envoyé spécial à Man.